Ses tempes grisonnantes lui vont bien, son costume de député aussi. La politique brésilienne réserve peu de bonnes surprises. Romário, 48 ans, en est une. Assagi, l’enfant terrible du foot ? Pas tout à fait. Les voisins apprécient peu les fêtes dans sa villa de Brasília, son troisième mariage n’a pas résisté à son goût pour les femmes. Et par deux fois depuis le début de son mandat, en 2011, on lui a retiré son permis - pour refus de se soumettre à un alcootest.
Mais on lui pardonne, car il parle vrai, lui, l'ancien champion du monde, l'enfant des favelas qui gueule contre le Mondial. «Je n'ai jamais été contre la Copa», précise-t-il, mais contre son dévoiement par «la culture politique du pays».
Dettes. Romário parle le langage de la rue. Selon lui, le Brésil aurait «écarté les jambes face à la Fifa», et «les dépenses absurdes engagées dans la compétition, c'est du vol» : pour accélérer les travaux, les entreprises du bâtiment se seraient sucrées, et les politiciens avec. Tandis que «l'authentique amateur de foot, le petit peuple, n'a pas de quoi payer les billets».
Attaquant déconcertant, il a raccroché les crampons en 2008, après son «millième» but. Le décompte est discutable, pas le joueur. O Baixinho («le petiot», 1,69 m) est un grand. Entré au Parti socialiste brésilien (PSB), Romário a été élu avec 150 000 voix, sixième meilleur score de Rio, sa ville natale. C'est la naissance de