La nuit tombe sur Belo Horizonte. Les rues se vident. Près de la gare routière règne un semblant de vie entre les prostituées, les taxis, les vendeurs de pop-corn et les sans-abri. A l'intérieur, Samir, 34 ans, a la gueule des mauvais jours. Plus tôt, l'Algérie est tombée face à la Belgique (2-1) sous ses yeux. L'animateur social parisien a fait péter ses économies pour suivre les trois matchs des Fennecs au Brésil. Quand il quitte le café, il a le regard dur : «L'Algérie a joué en défense alors qu'elle ne sait pas défendre.» Il tient le même discours que les supporteurs présents à Belo Horizonte : «Si on joue nos deux autres matchs de la même manière, on va rentrer chez nous très vite et sans avoir kiffé. Vahid a intérêt à mettre en place une équipe qui joue l'attaque.»
L’heure du départ approche. Samir se grille une dernière clope et grimpe dans le bus, direction Rio de Janeiro. L’ambiance est calme, la fatigue se mélange à la défaite. La voisine de Samir, pour les sept heures à venir, se nomme Sandra, une jolie blonde. Elle a les couleurs de la Belgique en peinture sur les joues. Il l’ignore. Depuis, l’Algérie a retrouvé le sourire. Dimanche, elle a tapé la Corée du Sud (4-2) en jouant l’attaque et renversé la tendance. Un match nul face à la Russie jeudi, et elle embarque en huitièmes de finale pour la première fois de son histoire. Le pays ne dort plus. Et le sélectionneur, Vahid Halilhodzic, tient sa revanche.
Critique.