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«On réglera leur compte à nos dirigeants en temps voulu»

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Les mouvements sociaux ont laissé place à la ferveur pour le Mondial. Temporairement, car les Brésiliens n’ont pas oublié leurs griefs.
A São Paulo le 19 juin 2014 pour le premier anniversaire des manifestations pour la gratuité dans les transports publics. (Photo Miguel Schincariol. AFP)
par Chantal Rayes, De notre correspondante à São Paulo
publié le 26 juin 2014 à 20h26

Cinq fourgons, 30 voitures et 40 hommes de la police montée. Tout cela, pour contenir 200 manifestants protestant pacifiquement contre le Mondial, lundi, sur la principale avenue de São Paulo. La Présidente, Dilma Rousseff, respire : la mobilisation anti-Copa bat de l’aile. Le dispositif de sécurité est dissuasif : 157 000 hommes (militaires compris) dans les douze villes hôtes et les camps de base des équipes. Et l’humeur des Brésiliens qui menaçaient de bouder leur dispendieux Mondial a changé. La passion du foot reprend peu à peu le dessus.

Lors des douze premiers jours du tournoi, le quotidien Folha de S. Paulo n'a dénombré «que» 43 manifestations dans les dix principales villes, soit 39% de moins que la période antérieure. De surcroît, l'adhésion - en moyenne 250 activistes, parfois seulement quelques dizaines - est faible. Même l'important Mouvement des travailleurs sans toits (MTST) n'a pas réussi à masser, mardi, plus de 1 500 militants, six fois moins que promis. Le MTST réclame la régularisation de ses occupations dans le plan directeur de São Paulo, qui doit être voté vendredi.

Réputation. Ana le savait : toute tentative de rééditer les grands rassemblements de juin 2013 contre les dépenses engagées dans le Mondial et pour des services publics «standard Fifa» était vouée à l'échec. «On a la Seleção dans le sang», explique cette avocate de gauche. Leader du Parti socialisme et liberté (PSOL, extrême gau