Jeudi soir, tout a très mal commencé au...biiiiip - On ne peut pas dire le nom du troquet car le patron n'a pas la licence IV.... Évidemment, on ne parle pas de l'hymne russe, majestueux, qui a irradié Curitiba de sa solennité ni de la tête de Kokorin, non moins splendide, qui a paniqué les Fennecs dès la sixième minute. Non, on parle de la télé, ce petit être à choyer, presque une divinité en ces temps foot addict. A vingt-cinq minutes du coup d'envoi, alors que tous les supporters de l'Algérie attendent la première qualification de leur pays pour les huitièmes de finale d'un Mondial, pan, voilà le poste qui tombe en carafe. Le taulier se fait salement avoiner, normal : «Putain, c'est pire qu'au bled chez toi Kamel ! C'est le match du siècle et toi, TOI, t'es même pas capable d'acheter une télé, espèce de Hmar (âne en arabe, ndlr)».
Dans ces cas-là, il faut toujours avoir un Bader avec soi. Bader, c'est ce grand échalas de près de 2 mètres, un peu geek, qui vous remet la soirée à l'endroit. Enfin presque... En négociant avec le voisin du haut pour qu'il ouvre sa fenêtre, Bader a réussi à lui choper la wifi. Résultat : 40 Algériens chauds comme des bouillottes sont désormais massés devant un écran d'ordinateur qui coupe toutes les 15 secondes ! Bienvenue à Château-Rouge (Paris XVIIIè, ndlr). Et ce n'est pas fini : vu qu'il fallait mater le match en streaming sur un site pirate, les commentaires étaient en... portugais ! Du velours : Feghouliche pour Slimanic