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Libération

Arrêter de traiter l’adversaire de «pédé» ? «Puto» mourir !

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publié le 29 juin 2014 à 20h16

Bien qu'absous par la Fédération internationale de foot, le Mexique n'échappe pas au débat sur le terme puto («pédé»), chanté par le chœur homophobe de ses supporteurs. A chaque dégagement d'un gardien adverse, un tonitruant «Eeeeeeeh, puto !» - équivalent du «Oh ! Hisse ! Enculé !» français - s'élève des gradins mexicains.

C'est une tradition de longue date dans le championnat national, un cri que les fans ont cru bon d'exporter au Brésil. Une enquête disciplinaire pour mauvais comportement a été ouverte à l'issue du match contre le Cameroun du 13 juin, au cours duquel le gardien des Lions indomptables, Charles Itandje, s'était immanquablement - et ce n'est pas personnel, dit-on au Mexique - fait traiter de «pédé». Mais la Fifa a finalement épargné de toute sanction la fédération mexicaine. Cette inhibition ravit ceux qui défendent l'usage du puto comme tradition footballistico-populaire.

Le cri a redoublé d'intensité lors du match Croatie-Mexique, lundi dernier. Au pays, on revendique une provocation folklorique dénuée d'agressivité et de connotation homophobe. Et les internautes rivalisent d'inventivité, trouvant un allié providentiel en la personne du sélectionneur, Miguel Herrera, qui reprend à son compte l'humour du Web aztèque : «"Puto" vient du mot náhuatl [langue indigène la plus parlée au Mexique, ndlr] "putotzin", qui veut dire : "Espérons que le gardien dégage mal." La Fifa n'a qu'à le traduire comme ça», s'amus