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Dans les stades, les riches Brésiliens n’ont pas la ferveur populaire

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Deux tourtereaux brésiliens dans les tribunes du stade de Belo Horizonte avant le 8e de finale contre le Chili. (Photo Vanderlei Lima. AFP)
publié le 30 juin 2014 à 19h06

Teint pâle et maillot jaune de la Seleção sur le dos, ils viennent du Brésil d’en haut. Ce sont les «Yellow Blocs», la bourgeoisie blanche. Sur les stades de la Copa, on ne voit qu’eux. A croire qu’il n’y a que des Blancs au Brésil, où un peu plus de la moitié de la population est pourtant de couleur, mais n’a pas les moyens de payer les billets, parfois plus chers que le salaire minimum (242 euros).

Si les Black Blocs, les anarchistes vêtus et masqués de noir, manifestent contre le Mondial, les Yellow Blocs, eux, profitent du spectacle. Or, ils ne sont pas assez bon public, et l'on parle même ici de «crise des gradins». Contre le Chili, samedi, en huitième de finale, on a vu des joueurs auriverdes gesticuler en direction du public pour réclamer un peu plus d'entrain, alors que la Seleção, qui s'est qualifiée à l'arraché, peinait face à l'adversaire. Contre le Mexique, le 17 juin, les supporteurs adverses se sont montrés si inventifs dans leurs chants qu'ils en ont presque fait oublier aux hôtes du tournoi qu'ils étaient chez eux.

Le Yellow Bloc n’a pas l’habitude des stades qui restent, en temps normal, l’apanage des couches populaires. C’est le paradoxe du Brésil. La gauche, au pouvoir depuis onze ans, a organisé un Mondial pour les riches. A la demande de l’ex-président Lula, la Fifa avait accepté de céder 300 000 billets (près de 10% du total) à prix «populaires» (de 10 à 55 euros). Et même de faire don de 50 000 entrées aux bénéficiaires de la Bolsa Família, le p