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Critique

Grâce à la Suisse, les Albanais en huitième de finale

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Cinq joueurs de la Nati originaires des Balkans seront sur le terrain mardi face à l’Argentine. Une particularité pas du goût de tous.
publié le 30 juin 2014 à 18h26

On se souvient, un soir, d'une discussion avec un Albanais autour d'un café et d'un verre de raki à une terrasse de la jolie ville de Berat. «L'Albanie a la meilleure équipe de foot des Balkans. Le problème, c'est qu'ils jouent tous pour la Suisse.» Et d'énumérer la liste de tous ces potentiels enfants de la patrie qui en ont choisi une autre. Ils sont cinq sélectionnés dans le groupe des 23 de la Nati, qui affronte l'Argentine, ce mardi. Et non des moindres.

Xherdan Shaqiri, 22 ans, est le meilleur de l'équipe, auteur du triplé décisif contre le Honduras. Six des sept buts marqués par la Nati l'ont été par des mecs d'origine albanaise, le septième par Haris Seferović, d'origine bosnienne. Un milieu d'origine turc, Gökhan Inler, est capitaine. Ottmar Hitzfeld, le sélectionneur allemand, a expliqué qu'il voulait ainsi «donner plus d'importance aux joueurs d'origine étrangère dans l'équipe».

Guerres. La Suisse est la formation qui compte le plus de footballeurs nés à l'étranger ou de parents étrangers, une nouveauté pour elle. Leurs noms racontent l'histoire de l'immigration européenne de ces trente dernières années. Beaucoup viennent des Balkans, déplacés par les guerres.

La plupart des «Albanais» de l'équipe sont en fait originaires du Kosovo ou de Macédoine. Cette multiculturalité, si elle donne à la Suisse l'une des meilleures équipes de son histoire, en met certains mal à l'aise. La loi adoptée par référendum en février