Lundi soir, on s’est installé dans les gradins de Beira-Rio à Porto Alegre, curieux. On ne savait pas trop à quoi s’attendre. D’un côté, l’Allemagne, l’un des favoris. De l’autre, l’Algérie, déjà heureuse de disputer le premier huitième de finale de sa vie.
Le match a débuté sur un faux rythme. Comme nous, les supporteurs regardaient sans comprendre. Puis, au quart d’heure, tout a démarré. Un match de fou, le plus beau du Mondial. Durant cent vingt minutes, les 22 types sur la pelouse se sont défoncés. Et comme souvent dans ce genre de rencontre, c’est l’Allemagne qui gagne (2-1, après prolongation). A la fin, on est resté scotché un long moment sur notre siège, frappé par la beauté de l’acte.
L'Algérie vaillante. L'arbitre siffle la fin du match. Le stade, en entier, se lève et scande «Algérie, Algérie, Algérie», sous le regard des joueurs en larmes, qui traînent au milieu de la pelouse, savourent. Puis ils défilent en zone mixte, le visage marqué et ce sentiment étrange dans les yeux : un mélange de fierté et de tristesse. L'exploit était à portée de pieds.
Sofiane Feghouli, le meneur de jeu, très touché : «C'est difficile d'accepter la défaite, et c'est toujours cruel de perdre contre l'Allemagne, surtout lorsque tu vois le match qu'on réalise.» Et : «Depuis le début du tournoi, j'ai joué avec des joueurs qui se battaient pour moi. Lorsqu'ils faisaient des sprints pour moi, j'avais envie de faire le double pour eux.