Ce jour-là, il avait envie de parler, besoin de vider son sac, de faire table rase d'un passé douloureux. Samedi, entre sueurs, sourires et larmes, Júlio César a livré un long entretien à la télévision brésilienne, après la qualification arrachée par la Seleção face au Chili. Un match dont il a été le héros : le gardien brésilien a détourné deux tirs au but chiliens. «J'ai regagné la confiance du pays… Ça a été très dur d'être considéré comme le mauvais», a-t-il déclaré entre deux sanglots, s'excusant même de parler trop longtemps.
Ombre. Temps médiatique, temps footballistique et voilà comment, en un rien de temps, un boulet peut redevenir un héros et sauver son âme. Au début de la compétition, le portier expérimenté, 35 ans et 84 sélections, passait pour le maillon faible de la sélection. Contrairement à ses coéquipiers qui font les beaux jours des grands clubs européens, Júlio César pataugeait dans l'ombre. Plus précisément à Toronto, club moyen de la Major League Soccer, où il s'est exilé en janvier, lassé d'être remplaçant à Queens Park Rangers, en deuxième division anglaise. Plus qu'un rêve américain, il s'agissait pour le vétéran de glaner du temps de jeu avant la Coupe du monde. Et, surtout, de donner un brin de légitimité à la confiance infaillible que lui accorde l'entraîneur national, Luiz Felipe Scolari. Il faut dire que le coach ne dispose pas de mille solutions pour un poste jugé ingrat au pays des gris-gris. Mais d