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Libération
Reportage

France-Allemagne, le trop de mémoire

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Coupe du Monde de football 2014 au Brésildossier
Avant le choc du quart de finale contre la Mannschaft, difficile d’échapper aux réminiscences du Mondial de 1982. Didier Deschamps, lui, a tourné la page.
Supporters français et allemands pendant le Mondial (Photos AFP)
publié le 3 juillet 2014 à 20h16

Quatre jours depuis la qualification des Bleus devant le Nigeria (2-0), quatre jours à explorer les veines du monstrueux France-Allemagne de ce vendredi au Maracanã de Rio de Janeiro, premier quart de cette Copa irradiante. Le thème de la semaine : la mémoire, forcément. Celle du grand public, où navigue pour l’éternité - le Net aidant - un Michel Platini sortant hagard, torse-poil et battu du stade Ramón-Sánchez-Pizjuán de Séville, le 8 juillet 1982, après avoir été défait par la Mannschaft de Paul Breitner - un mao qui donnait la moitié de son salaire pour la cause. Comme quoi, le temps passe.

Signe de mort. Le sélectionneur tricolore, Didier Deschamps, a ouvert le dossier ainsi : «Les joueurs [qui défendent le maillot bleu au Brésil] n'étaient pas nés.» Puis, il l'a fermé : «Et s'ils n'étaient pas nés, ils n'étaient pas nés.» Plus tard, l'entraîneur a ajouté un codicille : «Les anciens vont être remis à l'honneur, tant mieux. J'avais 14 ans et je me rappelle un moment émotionnel et triste, qui a marqué les gens. Respect pour ce qui s'est passé. Enfin respect… L'équipe de France n'est pas là-dedans aujourd'hui.» La lose multipliée par la nostalgie : au secours.

Mardi, pour sa seule apparition médiatique en neuf jours hors points presse obligatoires où il ne se dit strictement rien, Deschamps est apparu épuisé. Du coup, il ne s'est pas embarrassé des postures séductrices - un sourire, souvent déconnecté