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Transe

Juan Cuadrado, l’épate folle

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D’accélérations foudroyantes en passes décisives, le Colombien au jeu tout à l’instinct sera un atout face au Brésil, ce vendredi.
Cuadrado (à droite) lors du 8e de finale contre l'Uruguay (Rios). (Photo Gabriel Bouys. AFP)
publié le 3 juillet 2014 à 19h56

Lorsqu’on parle de foot, le Brésil est bien plus qu’une équipe : c’est une idée. Un style singulier fait de vitesse, de dribbles et de folie, que l’anthropologue Gilberto Freyre qualifiait de dionysien, en opposition au foot apollinien des Européens, laborieux et appliqué. Vendredi soir, une Seleção loin d’être géniale jusqu’ici affrontera la plus brésilienne des équipes de ce Mondial, la Colombie. Les Cafeteros ont gagné tous leurs matchs avec un jeu séduisant, rapide, technique, porté vers l’avant. Pour la finition et le geste juste, nul n’égale le meneur, James Rodríguez. Mais le grain de folie vient d’un apôtre du jeu pour le jeu, Juan Guillermo Cuadrado.

Maître-fou. Une gueule d'enfant illuminé, des tresses bizarrement plantées sur son crâne noir, le frêle ailier de 26 ans est une sorte de maître-fou qui applique la transe au ballon rond. Et pas seulement parce qu'il excelle en imitations de Michael Jackson, comme il l'a montré lors d'une danse improvisée après son penalty contre le Japon. Changements de direction incessants, accélérations foudroyantes, passements de jambes, le joueur de la Fiorentina fait tout à l'instinct, donnant l'impression de réinventer le foot à chaque toucher de balle.

Longtemps critiqué pour n'être pas assez décisif, «Vespa», ainsi qu'on le surnomme en Italie pour sa vitesse, sort d'une saison aboutie avec la Viola (13 buts et 8 passes décisives en 35 matchs). Qu'il confirme lors de cette Copa : un but et 4 p