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Portrait

Avec Messi, l’Argentine n’a qu’un plan en tête

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Coupe du Monde de football 2014 au Brésildossier
A l’exception de son génie, l’Albiceleste est décevante.
publié le 4 juillet 2014 à 18h16

Première période de la prolongation contre la Suisse, en huitième de finale. Messi est dans le rond central. Les mains sur les hanches, il regarde les joueurs courir autour de lui. Cela ne semble plus vraiment l’intéresser. Ses coéquipiers s’en rendent compte. Ils ne se déplaçaient déjà pas beaucoup, mais ils se mettent à marcher : si le chef a décidé qu’on n’y arriverait pas, cela ne sert à rien de continuer à faire semblant.

Allez, tout de même, quinze minutes plus tard, l'attaquant de l'Albiceleste mène une dernière offensive. Il accélère, décale idéalement Di Maria, but. On joue la 118e minute. Au dernier moment, Messi a débloqué le match. Comme contre la Bosnie et l'Iran. Pour la quatrième fois d'affilée, il est élu meilleur joueur.

Souffleurs. Etrange équipe d'Argentine qui affronte ce samedi la Belgique. Donnée favorite, elle n'a aucune marge face à ses adversaires. Elle a remporté toutes ses rencontres par un seul but d'écart et, systématiquement, souffre. Sur le terrain, une seule tactique : donner la balle à Messi et regarder ce qu'il en fera. Regarder est le bon verbe : il est fascinant d'observer à quel point ses partenaires - hormis Di Maria - s'arrêtent de jouer une fois que le génie barcelonais est en possession de la balle. Ils deviennent spectateurs, souffleurs qui lanceraient les didascalies au début d'un acte théâtral et resteraient ensuite gentiment immobiles, à regarder comment se débrouille l'acteur unique.