Après trois semaines de compétition, les joueurs ne sont pas les seuls à ressentir la fatigue. Malgré de coûteux travaux de rénovation, le mythique Maracanã, qui accueillait vendredi soir son sixième match de la Copa 2014, le dernier avant la finale, commence lui aussi à tirer un peu la langue, à en croire les grincements et tremblements des ascenseurs, pas très rassurants dans un stade dit maudit.
Rien de tel chez les supporteurs, toujours aussi prompts à s'égosiller : «Allez les Bleus !» contre «Deutschland, Deutschland !» L'intensité est renforcée par le souvenir de la demi-finale de 1982, présent dans tous les esprits français, y compris chez les plus jeunes qui, sans l'avoir vu, connaissent par cœur le déroulement d'une rencontre rabâchée pas leurs grands-pères, pères et oncles.
Chez les Français d'origine algérienne, la rancœur est double, après l'élimination des Fennecs. «Rigole, toi, tu feras moins le malin tout à l'heure !» grogne l'un d'eux, Hakim, à l'adresse d'un Allemand qui tape comme un sourd sur sa grosse caisse.
Si les Français excellent en matière de déguisements, avec une prédilection pour la perruque ou la crête bleu-blanc-rouge, il y a net avantage pour les Allemands en termes de volume sonore. Pas vraiment une surprise. L’Allemagne est la quatrième nation la mieux représentée, avec près de 60 000 billets achetés (35 000 pour les Français). Sans compter le soutien massif des Brésiliens d’origine allemande, qui seraient entre 5 mil