Rio, matin de soleil en plein hiver. La circulation déborde, comme toujours, et les coups de klaxons animent la cité merveilleuse. Au sud, les alentours du stade José-Bastos-Padilha, dans le quartier chic de Leblon, sont moins rythmés. Des policiers squattent le macadam tandis que des curieux tapent la pause devant la statue de Zico, ancien numéro 10 du Brésil et héros de Flamengo. C’est ici que s’entraîne le club le plus populaire de Rio pendant l’année. C’est ici que la sélection des Pays-Bas a installé son camp de base. A quelques kilomètres du palace qui les héberge sur la plage d’Ipanema, tranquille, pendant que la plupart des équipes logent près de São Paulo, loin des vagues.
A l'intérieur de l'enceinte, les joueurs s'entraînent sans un mot, sous le regard de la presse en masse, quelques heures avant le quart de finale face à la surprenante équipe du Costa Rica. Le sélectionneur Louis Van Gaal se tient droit, chronomètre autour du cou. Il échange avec son adjoint, l'ancien international Patrick Kluivert, et le capitaine Robin Van Persie, une des trois stars de l'équipe. Wesley Sneijder, autre star, s'amuse à mettre des frappes dans la cage vide entre chaque exercice. Il donne l'impression de vivre balle aux pieds et de mourir dès qu'elle s'éloigne. La troisième star, Arjen Robben, fait un peu ce qu'il veut. Après le premier exercice, il court seul autour du terrain, s'étire, enchaîne quelques abdos. Un confrère batave : «Cette année, il a beaucoup joué avec son club