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Libération

Du banc de touche au banc des accusés

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Coupe du Monde de football 2014 au Brésildossier
publié le 6 juillet 2014 à 18h36

Il y a des pays qui ne plaisantent pas avec le foot. Regardez le Nigeria : si les Français avaient pressenti les conséquences de leur victoire sur les Super Eagles (2-0), ils auraient levé le pied. Parce qu’après cette élimination en huitième, les dirigeants de la fédération nigériane de foot ont été virés et son président, Aminu Maigari, brièvement arrêté, sur ordre d’une cour régionale de justice. Il leur est reproché d’avoir mal géré le paiement des primes, ce qui a poussé les joueurs à faire momentanément grève. La Fifa a protesté contre ces sanctions, exigeant que les dirigeants soient réinstallés d’ici mardi, sous peine de suspendre le pays des compétitions internationales. Déjà, en 2010, le président, Goodluck Jonathan, avait menacé de retirer le Nigeria de la planète foot pendant deux ans, après son mauvais parcours en Afrique du Sud. En 2014, pourtant, les Super Eagles avaient atteint les huitièmes, pour la première fois depuis 1998. Pas suffisant, apparemment.

Même punition au Ghana : après l’élimination dès le premier tour, le président, John Dramani Mahama, a viré le ministre des Sports, Elvis Afriyie Ankrah, et créé une commission d’enquête. En cause, là aussi, le non-paiement des primes. Le pays avait dû en urgence dépêcher au Brésil un avion spécial farci de 2 millions d’euros en liquide pour les régler avant le dernier match. Il ne faut pas croire que le foot consiste juste à pousser un ballon dans les filets : on y joue sa peau. Tentons d’appliquer cette méth