Est-ce l’émotion d’avoir quitté son pays d’adoption ? A peine remis le pied sur le continent, Chris Froome est tombé de son vélo, mardi, 4 km après le départ du Touquet-Paris-Plage. Le vainqueur du Tour 2013, gêné par un cycliste qui a fait un écart devant lui, souffre de contusions au côté gauche, et a dû mettre une attelle à son poignet. Même si son équipe s’est voulue rassurante, le Britannique pourrait en baver ce mercredi alors que la course emprunte neuf secteurs de pavés sur les terres du Paris-Roubaix (soit 15 km).
Voilà le Tour bien injuste : le Royaume-Uni lui a réservé un accueil historique (l’évaluation invérifiable atteint 5 millions de personnes au bord des routes pour trois jours), mais deux de ses quatre sujets embarqués ont déjà mordu l’asphalte, dont Cavendish dès le premier jour.
Mémoire. Depuis mardi, le Tour a débuté un autre voyage, dans l'histoire et en sept étapes qui, des Flandres aux Vosges, suivent des lieux de bataille et de mémoire de 14-18, avec un départ ce mercredi de Ypres, champ de bataille belge (500 000 morts). Le vélo a épousé le cours de la Grande Guerre au plus près, raconte l'historien Jean-Paul Bourgier (1) : il y a eu un Tour en 1914, puis plus rien jusqu'en 1919. En 1914, la course a commencé le 28 juin, jour de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, qui entraînera le début des hostilités. Une semaine après l'arrivée, l'Europe est en guerre. Mais c'est une autre raison qui met e