Rio, la nuit : les rues se vident et les bouchons s’envolent. Au sud, dans le quartier de Flamengo, le match débute. Entre le macadam et la mer, six terrains de foot sur 7 affichent presque complet, comme tous les soirs. L’odeur des brochettes grillées accompagne les cris après chaque but.
Bière à la main, Jérôme et Loïc regardent un match derrière les grillages verts un peu déchiquetés. Curieux, les deux Français ont traversé la rue qui sépare leur hôtel des terrains malgré les conseils du réceptionniste. Jérôme : «A ce qui paraît, ça craint le soir dans le quartier, mais ça à l'air cool et de toute la façon, la police est partout. Je ne sais pas si c'est comme ça hors Mondial, mais ici, on se sent en sécurité.» Les deux trentenaires sont à Rio pour la Coupe du monde. Ils ont vu la France tomber face à l'Allemagne au Maracanã.
Ce soir, ils auraient pu taper dans la balle. Pas compliqué. Il suffit de s’inscrire sur Internet et payer 20 réals (6,6 euros) pour fouler le synthétique.
«Tonnerre». Regard clair, papier à la main, Lorraine s'agite. Elle regarde le match, se lève, lance le suivant, discute et sourit à tout le monde. Le semestre dernier, fatiguée de chercher un job, elle a monté sa boîte avec un pote et organise un tournoi sur un des six terrains qu'elle loue à la mairie tous les lundis soirs de l'année. Elle explique sa démarche : «A Rio, tous les jeunes veulent jouer au foot et, à part la plage, il n'y a pas d'endroit