Et maintenant ? Après la débâcle sans précédent de la Seleção, les Brésiliens, d'abord en état de choc, ont inondé de sarcasmes les réseaux sociaux. Pas de quoi rassurer Dilma Rousseff. La présidente du Brésil, qui briguera un second mandat en octobre, craint de faire les frais de l'ego blessé de son peuple. Plus que les incidents localisés (querelles entre supporteurs, bus incendiés), elle redoute un retour des manifestations qui ont rythmé l'année écoulée pour dénoncer une supposée inversion des priorités : des investissements démesurés dans les stades (2,6 milliards d'euros), au détriment des demandes sociales comme l'éducation ou la santé. Les anti-Copa, dont certains ont célébré la défaite, menacent déjà de reprendre la rue. «Maintenant, les gens vont redevenir plus critiques», dit un activiste.
Embellie. Les réactions à chaud semblent leur donner raison. Sur le stade de Belo Horizonte, des supporteurs ont envoyé Dilma «se faire voir», comme le jour du coup d'envoi du tournoi. Les internautes se sont aussi lâchés. «Maintenant qu'on a perdu, et si on construisait des hôpitaux ?» interpellait l'un. «Dilma, fais-nous une autre Copa, pour voir si on gagne enfin», ironisait un autre. Jusqu'ici, les détracteurs du Mondial avaient opéré un repli tactique, n'ayant pas réussi à convaincre les Brésiliens, même les plus sceptiques, de boycotter le tournoi. La passion du foot a repris le dessus, d'autant que l