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Mon cher Lionel Messi, il est temps de grandir enfin

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La star de la sélection argentine Lionel Messi, à l'entraînement le 8 juillet 2014 à l'Arena de Sao Paulo (Photo Juan Mabromata. AFP)
publié le 9 juillet 2014 à 0h06
(mis à jour le 9 juillet 2014 à 21h42)

Mon cher Lionel, tu es le seul survivant d’une escouade décimée. Et, alors que tu devrais rayonner, tu baisses le menton, tu fais grise mine et tu sembles tirer la carriole de tes peines quand tu es la dernière star encore en lice dans ce Mondial qui a savonné la planche à bien des valeurs plus ou moins sûres.

Neymar s’est fait exfiltrer en hélicoptère. Et c’est comme si le ciel vide de toute divinité convoquait à tout hasard le paltoquet dansant à houppe de perroquet blond, pour lui offrir le fauteuil ailé d’Hermès.

Benzema a flambé trop tôt et s’est consumé en amadou, possible chouchou devenu vite tout mou de l’intensité, tel un gros roudoudou cuit en chamallow sur le barbecue des matchs joués en plein cagnard.

Quant à Robben, baron voleur d’une intensité à haut voltage, on attendra que son crâne se remplume pour y tresser des louanges vraiment crédibles, tant il semble déficient côté coefficient de sympathie.

Tu vois bien, mon cher Lionel, il ne reste que toi pour faire valoir les droits acquis des stars du système. Tu as bien commencé en claquant les buts qu’il fallait, en fourchant les bottes de foin pour que les autres bateleurs moissonnent. Tu as fait de ton mieux, entre abnégation et application, pour oublier que tu étais loin de ton phalanstère catalan, lieu autogéré où tu aimes disparaître au creux de la collectivité, comme pour te fondre en spermatozoïde anonyme dans la matrice d’une centrifugeuse. Ces derniers temps, on t’a hissé plus haut, te postant en avant-centre