C’est rare pour un sprinteur, Marcel Kittel n’a pas de vice connu. La statue allemande du Team Giant-Shimano, hissée trois fois sur le podium du vainqueur d’étape au Tour de France depuis samedi, a les épaules sculptées dans le grès mais un cœur fait de quartz. Sa teneur en minéraux est à l’exact opposé de celle de Mark Cavendish, le sprinteur britannique qui a tenté de s’imposer le premier jour devant son public.
Le contraste est saillant : tandis que Cavendish mordait le goudron après la bousculade de trop, Kittel franchissait la ligne dans son char de Neptune, tracté par des dauphins. Et s’il a connu un incident mécanique hier dans le finale vers Reims, Marcel a promis de reprendre au plus vite le cours de ses succès.
«Clopes». Ce style monumental remue d'intrigants refoulés. Sur France 2, Jean-René Godart tombe en pâmoison devant «un sprinteur pur… un sprinteur de grande race !» Un cycliste français, absent sur le Tour, détaille le style conquérant de son collègue : «Kittel possède des lunettes Ray Ban, une coiffure des années 40 avec la raie sur le côté et une pseudo-banane. En plus, il a une tête à mâcher du chewing-gum. Il lui manque seulement le paquet de clopes et c'est un vrai GI !»
Tant chez les spectateurs que chez ses pairs, Kittel fait l'unanimité. Il joue de sa plastique mais sans excès et de son image impeccable sans lasser. Jamais de faux pas. Sauf peut-être quand il a raconté son sprint de samedi devant W