Au départ de Gérardmer dimanche midi, un Vosgien en sabots traditionnels trimbale une pancarte : «Il faut sauver le patois gérômois.» Philippe Mauduit, le directeur sportif de Tinkoff-Saxo, ignore tout de ce parler local au goût de munster et de bluets, mais ça ne l'empêche pas de débarquer avec un sourire affirmé. Car quand son poulain, Alberto Contador, a démarré samedi, dans la dernière montée de la Mauselaine, peu ont suivi, à part le maillot jaune d'alors, Vincenzo Nibali, qui lui a tout de même laissé trois secondes sur la ligne. L'Espagnol n'a pas creusé d'écart significatif, mais dans ce temps de chien, il a pointé sa truffe, traçant un message en grandes lettres sur l'asphalte humide : le grand Contador est de retour.
A-t-il voulu tester ses adversaires - et lui-même ? «Non, corrige Mauduit, l'heure n'est plus aux tests, on les a faits en mai-juin, mais à la course ! On a voulu voir ce que ça donnait, c'est tout.» Contador a expliqué : «J'avais de bonnes sensations et c'était la première journée de montagne, il fallait voir comment chacun se sentait.» Nibali ? «J'ai été un peu surpris de le voir aussi proche derrière moi.» Mauduit joue l'étonné : «Tout le monde fait une montagne de ces trois secondes… C'est seulement symbolique. On ne sait pas si Nibali avait un problème de dé