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Portrait

Jean-Marc Marino, un bon petit peinard

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Cool peloton (2/6). Les mentalités évoluent sur le Tour. Portraits de coureurs adorables, jet set ou new age, qui apportent une touche «cool» à l’épreuve centenaire. Aujourd’hui, un bouche-trou «très heureux».
publié le 13 juillet 2014 à 19h56

Dans une autre vie, Jean-Marc Marino vivrait quelque part en Afrique. Il écalerait des œufs au coin d'un trottoir et s'endormirait sur une plage, la barbe trempée de sel. «En Afrique, il y a deux catégories de gens, dit le coureur cycliste. Ceux qui sont riches et s'entre-tuent pour le pouvoir. Et ceux qui ne sont pas bien nourris mais qui s'efforcent d'être peinards.» La même ligne partage le peloton du Tour de France. Equipier dans l'écurie italienne Cannondale, aux petits soins pour le maillot vert Peter Sagan, Marino se range du côté des «peinards». Sa place, le Tarnais la connaît depuis ses débuts dans l'équipe Crédit Agricole en 2006. Son directeur sportif de l'époque : «Tu as trois sortes de coureurs : les champions, les bons et les bouche-trous. Toi, Marino, tu es un bouche-trou.»

Une première fois, il prend sa retraite. Fin 2013, son équipe Sojasun baisse le rideau. Il a 30 ans, deux participations au Tour de France, deux au Tour d’Espagne. Alors, il voyage en Afrique. Marino est en Tanzanie, chez ses beaux-parents, quand le téléphone vibre. C’est un nouveau contrat, pour Cannondale, qui vient d’avaler le sponsor Sojasun et souhaite engager un coureur français. Marino a rangé son vélo depuis trois mois. Il demande une faveur : qu’on le laisse peinard sur les premières compétitions du calendrier.

«Branleur intelligent». En juin, son ancien coéquipier Sébastien Portal le croise à Toulouse, pendant la Fête