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Libération
Interview

«Un coureur propre peut-il gagner le Tour ? Je pense que oui»

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Le journaliste David Walsh, ancien détracteur d’Armstrong, a suivi l’équipe Sky pendant un an et la défend aujourd’hui face au dopage :
publié le 17 juillet 2014 à 19h26

Un jour, alors que David Walsh (Sunday Times) s'obstinait à dénoncer le dopage, un confrère lui lâcha que cela revenait à «jouer du piano dans une maison close» : sa musique, même dissonante, n'empêcherait ni l'activité du bordel ni l'intérêt des clients. Juste conception : les chiens aboient, la caravane du Tour passe. Walsh avait néanmoins raison quand, en 2004, il sortit avec le journaliste Pierre Ballester L.A. Confidential. L'ouvrage fit vaciller l'édifice Armstrong et valut aux auteurs d'être mis au ban par la plupart de leurs confrères. Mais en 2012, la suspension à vie du Texan, puis ses aveux confirmèrent que le duo avait raison. Et Armstrong a remboursé au Times le million de livres (1,25 million d'euros) que le journal avait été condamné à débourser en amendes et frais de justice après le procès intenté par le coureur.

Walsh raconte ses treize ans d'enquêtes dans un nouvel ouvrage passionnant (1) et déjà vendu à 200 000 exemplaires selon l'auteur. Stephen Frears l'adapte au cinéma, avec Guillaume Canet campant le docteur Ferrari. Mais le journaliste irlandais suscite désormais lui-même la controverse. Ayant vécu la saison 2013 embedded dans l'équipe Sky, il en a tiré un livre, Inside Team Sky, publié en novembre, où il soutient que Chris Froome est «un coureur propre». Ce blanc-seing paraît «naïf et dangereux» à plusieurs observateurs. Walsh, qui a aussi servi de nègre pour l'autobiographie de