Pour le demi-million de fans venus les acclamer porte de Brandebourg mardi, six joueurs de l'équipe d'Allemagne avaient imaginé une petite chorégraphie, la «danse du Gaucho». Mimant les Argentins courbés par la défaite et le désespoir, les six joueurs ont entonné leur couplet «ainsi marchent les Gauchos, les Gauchos marchent ainsi», avant de se redresser, droits et fiers, chantant «ainsi marchent les Allemands, les Allemands marchent ainsi». Les joueurs ont répété à plusieurs reprises leur danse, devant une foule enthousiaste et des millions de téléspectateurs. Les six - Mario Götze, Miroslav Klose, Toni Kroos, Andre Schürrle, Shkodran Mustafi et Roman Weidenfeller - n'avaient pas pensé susciter une telle polémique.
Soixante ans après la fin de la guerre, il est toujours difficile pour un Allemand de triompher ou d'exprimer ouvertement une quelconque forme de nationalisme. «La "danse du Gaucho" était de mauvais goût. Subitement la modestie allemande a disparu dans le triomphe, écrit le quotidien berlinois Tagesspiegel. Leur joie ne leur suffit pas, ils éprouvent seulement un plaisir complet en faisant souffrir un peu les tristes vaincus. Certes, ils n'avaient pas de mauvaises intentions mais ils ont prouvé que, dans le foot, il n'y a pas que des crétins, il y a aussi des mégacrétins.»
«La fête porte de Brandebourg se transforme en gigantesque but contre son camp, estime pour sa part le quotidien de centr