Près de 35 millions d’Allemands ont suivi la finale de la Coupe du monde contre l’Argentine, dimanche dernier. Un seul ne se souvient de rien. Et pourtant, il était dans le stade. Sur la pelouse même. Christoph Kramer, le milieu défensif de la Mannschaft, assommé par un coup d’épaule involontaire de l’Argentin Ezequiel Garay à la 17e minute du match est sorti un quart d’heure plus tard, les yeux dans le vague, les jambes molles, soutenu par deux soigneurs.
«Je ne me souviens plus du tout de la première mi-temps, a raconté Kramer après le match. Je pensais avoir quitté le terrain aussitôt après le choc. Je ne sais même pas comment je suis rentré au vestiaire. Dans ma tête le match commence à la deuxième mi-temps». Des propos sans ambiguïté qui expliquent bien que le footballeur a été victime d'une commotion cérébrale. Autrement dit : un KO avec perte de connaissance. Sans que personne de son équipe ne s'en émeuve, ni pendant, ni après sa blessure. Ni jamais.
Sur Twitter, un homme s'est élevé contre ce fait de jeu qui semble anodin au monde du foot: «Kramer sort hébété et désorienté. L'autoriser à continuer à jouer est un nouvel exemple des ténèbres dans lesquelles vit le football», a écrit en plein match Andrew Orsatti, directeur de la communication de la FIFpro, le syndicat international des joueurs de foot professionnels.
Kramer goes off, dazed and confused. That he was allowed to continue initially is yet another example of football living in the dark ages.
Au cours de cette Coupe du monde 2014, Orsatti s'était déjà indigné de l'i