L’ambiance change sur le Tour. D’abord, le patron d’Astana, Alexandre Vinokourov, parle ouvertement de remporter la course. C’est nouveau : jusqu’ici, il se planquait. Ensuite, des tifosi supporteurs de Vincenzo Nibali apparaissent au bord des routes. Preuve qu’on est, dans le Queyras, très proche de l’Italie, mais aussi que la main-mise du maillot jaune s’affirme à mesure que nul ne résiste à ses attaques.
Enfin, et c’est le plus important, les paysans font les foins sur les flancs des montagnes alpines. Nibali, c’est pareil : il a attendu que les blés soient mûrs pour les récolter. Et il fait ça bien, chacune de ses accélérations est intelligemment placée.
On l’a longtemps accusé de ne pas savoir courir, de n’agir qu’à l’instinct. Mais sur ce Tour, il se révèle calculateur : jamais dans le rouge, et déclenchant au bon moment. Dominateur sans partage, mais sans assommer ses rivaux, il se montre toujours humble ensuite. Vendredi, il n’a pas oublié de citer le légendaire Gino Bartali, dont on fêtait le centième anniversaire de naissance, et de rappeler le souvenir de Fabio Casartelli, mort un 18 juillet 1995 sur les routes du Tour. Nibali a envie de gagner, mais il veut aussi qu’on l’aime.
Un parcours qui fait mal
Ce n’est pas fait, car tout champion entraîne son lot de suspicions. Mais ceux que les coursiers sont sûrs de détester, ce sont les organisateurs. Ce samedi, le menu du jour est encore une fois du genre costaud : échauffement dans le col du Lautaret, assez facile (34 km à 3,9%), puis vient l’I