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interview

«La souffrance sur un vélo, c'est une drogue douce»

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Tour de France 2014dossier
Kévin Réza, équipier d'Europcar, vit son deuxième Tour de France. Le cyclisme au pied des tours de la Défense, la souffrance, il raconte.
Kevin Reza pendant la 16e étape du Tour, entre Carcassonne et Bagnères-de-Luchon, le 22 juillet. (Photo Jeff Pachoud. AFP)
publié le 24 juillet 2014 à 11h08

Sur le sujet, il est tout en mesure et discrétion. Kévin Réza n'aime pas parler du racisme dans le cyclisme. Alors, quand la question a surgi mardi, le coureur de 26 ans n'a pas réagi. Le Suisse Michael Albasini l'a-t-il traité de «sale nègre», comme Jean-René Bernaudeau, le manageur de l'équipe Europcar, l'en a accusé ? Ou n'était-ce qu'un «malentendu» ? On ne saura pas. Quelques jours plus tôt, Libération avait rencontré Réza dans un hôtel de la banlieue stéphanoise. L'occasion d'évoquer son métier, le collectif et le masochisme du cycliste.

Vous vivez votre deuxième Tour, après une première expérience en 2013. Qu’avez-vous changé dans votre manière de le vivre ?

J’essaie de récupérer davantage le soir et de gérer différemment les périodes de récupération. On me recommandait de faire des petites siestes, de ne pas rester sur mes jambes si je le pouvais, mais je ne faisais pas trop attention. Ce sont vraiment les choses que j’ai appliquées cette année.

Vous êtes né à Versailles, avez grandi à Puteaux, dans l’ouest parisien. Comment êtes-vous venu au vélo ?

J’ai commencé à l’âge de quatre ans. Mon frère, mon aîné de quatre ans, avait une licence. J’étais le petit, je voulais faire pareil que lui. Mes parents m’ont pris ma première licence au CSM Puteaux, un très bon club formateur.

C’est comment, le cyclisme au pied des tours de la Défense ?

On faisait des jeux d’adresse : passer entre des quilles, faire des 60 mètres avec démarrage arrêté. Pour la partie route, on faisait des 300 mètres ou 500 mètres à fond. Et puis, on se déplaçait tous les week-ends avec mes parents pour aller sur les différentes courses en Ile-de-France.

Ils avaient fait du vélo eux-mêmes ?

Mon père en a fait pour son plaisir en Guadeloupe, puis il a continué en métropole. Le cyclisme là-bas, c’est le s