Heureusement que la montagne est finie, parce que là, Vincenzo Nibali, 29 ans, commence à nous inquiéter. Son numéro jeudi dans la montée d'Hautacam, seul au monde sur les deux tiers des 13,5 km hors catégorie, pourrait conduire les esprits grinçants à se demander s'il fonctionne au pétrole de contrebande. Halte-là ! Comme on dit dans les palais de justice, la présomption d'innocence s'impose quand on ne dispose d'aucune preuve. Restent les faits : le Sicilien de chez Astana, qui en gardait sous la pédale dans ses attaques, s'est lâché tôt dans la grimpette finale de ce Tour d'une grande dureté, après trois jours arides à crapahuter dans les Pyrénées - et un Tourmalet dans les pattes juste avant. Personne ne cherchant à le suivre, Nibali a ensuite géré son avance, pour remporter, avec 1'10" d'avance sur Thibaut Pinot (FDJ.fr), sa 4e victoire d'étape après Sheffield (2e étape), La Planche des Belles Filles (10e) et Chamrousse (13e).
Seigneurs. Sa montée d'Hautacam, en 37'20" environ, le place à l'égal de Leonardo Piepoli en 2008. Piepoli, positif à l'EPO, a ensuite été déclassé. Mais Nibali reste loin des 34'40" du Bjarne Riis suroxygéné de 1996. Ces temps ne veulent pas dire grand-chose, sauf que le Sicilien finit ces trois semaines épuisantes frais comme un gardon. Dimanche, il devrait, sauf accident, succéder à Marco Pantani, vainqueur en 1998, et ainsi côtoyer les cinq seigneurs (Anquetil, Gi