Torse nu, c'est le bonheur ultime selon Brice Feillu. Lustré de sueur, maillot fendu, le grimpeur décroche ainsi la plus grande victoire de sa carrière en 2009, la 7e étape du Tour de France, entre Barcelone et la station d'Arcalis. Depuis cet exploit en Andorre, il a vu éclore les Thibaut Pinot ou Romain Bardet, ses jeunes compatriotes, vedettes du Tour 2014. «Ça donne envie d'aller de l'avant», concède-t-il. Peut-être qu'il a décoté un peu à l'argus du cyclisme français, mais Feillu, 29 ans sous le capot, reste un modèle de collection unique, une pièce de poésie surréaliste.
Tuyauterie. Le revoilà en juin dernier, coureur de l'équipe Bretagne-Séché, les bretelles en sautoir, forcément dépoitraillé, les fesses posées à même la route du Col d'Aspin. «Vous êtes bien Brice Feillu ?» demandent les passants. «Ouais, ouais, et si vous pouviez pisser à ma place, ça m'arrangerait !» Ce jour-là, au terme de la Route du Sud, à l'heure du contrôle antidopage, la chaleur a bouché les vessies. Du coup, le héros d'Arcalis pose en étoile sur le goudron, remplissant sa tuyauterie d'une obligatoire bière blonde. Bientôt, les banderoles sont remballées. Reste une poignée de cyclistes en détresse. Le seul qui rigole, c'est «Bricette». Il préfère causer avec les randonneurs qu'avec ses compagnons d'infortune, des adversaires difficiles à reconnaître pour lui. «Qui c'est, ce maillot jaune ? Et lui, vous ne trouvez pa