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Libération
TRIBUNE

Foot italien : encore une déroute ?

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publié le 29 juillet 2014 à 18h06

Un raciste à la tête de la Fédération italienne de football, censée faire sienne la priorité de la Fifa, à savoir la lutte contre le racisme et les discriminations ?

Après la déroute de la Squadra Azzurra, à la dernière Coupe du monde, l'entraîneur de la sélection, Cesare Prandelli, et le président de la Fédération italienne de football (FIGC), Giancarlo Abete, ont démissionné. On ne sait encore qui va remplacer Cesare Prandelli (Antonio Conte, ex-Juventus ?). Pour occuper le siège du second, sont en lice Demetrio Albertini (ancien joueur du Milan AC) et Carlo Tavecchio, 71 ans, vice-président adjoint de la FIGC, supporteur déclaré de l'Inter, au long parcours politique, administratif et judiciaire (condamné cinq fois, comme le rapporte Il Fatto quotidiano , notamment pour évasion fiscale), qui a le soutien des clubs de séries A et B.

Or, voici ce qu'a déclaré ledit Tavecchio, au cours de sa «campagne électorale» (l'élection est le 11 août), dans un discours tout à fait officiel : «L'Angleterre repère les sujets qui arrivent, et, pour les faire jouer, teste leur professionnalisme, mais chez nous on dit qu'Opti Pobà est arrivé, alors qu'il mangeait encore des bananes peu de temps avant, et on le fait jouer titulaire…» Propos d'un racisme «impensé», et donc viscéral (ne visant pas, comme d'aucuns l'ont cru, le joueur français de la Juventus, Paul Pogba : «Opti Pobà» est un nom inventé, qui sonne comme «bamboula» ou «Y'Bon Banania», selon un imaginaire