L’équipe de France de rugby féminine commencera ce vendredi (20 h 45, Eurosport et France 4) à Marcoussis (Essonne) face au pays de Galles la Coupe du monde, qui se déroule en France. Nathalie Amiel, 43 ans, sélectionneure de l’équipe et qui compte cinq Mondiaux au compteur - son second comme sélectionneur -, raconte la dure féminisation d’un sport masculin.
A quoi ressemble l’équipe de France féminine de rugby ?
Après six ans de travail avec [l'entraîneur] Christian Galonnier, c'est une équipe qui arrive à maturité. Physique, technique, mental : les ingrédients sont là pour qu'elle gagne. Dans l'équipe, il y a des discrètes, des exubérantes, des calmes, des montées sur ressort, des suiveuses, des raisonnées et des bagarreuses. Des étudiantes, des salariées et des mères au foyer. Des filles de village et des filles de banlieue, de tous les milieux sociaux. Elles ont plaisir à se retrouver, à vivre ensemble.
A quel moment, le mélange est-il devenu homogène ?
Il y a eu un déclic contre l'Angleterre dans le Tournoi [des six nations féminin, ndlr] en février dernier. Pas après la victoire [18-6 à Grenoble], mais avant. A l'échauffement, j'ai senti les filles concentrées, disponibles. J'ai senti qu'il ne pouvait rien nous arriver. On a gagné, et on a fait le Grand Chelem. Quand Marie-Alice Yahé, la capitaine, a annoncé sa retraite en mai [suite à une cinquième commotion cérébrale], d'autres joueuses se sont révélées. On s'appuie sur deux ou trois leaders pour mener l'équipe.
Est-ce que vous retrouvez dans ces joueuses l’internationale que vous avez été pendant quinze ans ?
J’étais un garçon manqué. Enfant, j’étais fascinée par le rugby que je regarda