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portrait

Géraldine Fasnacht. Envole-moi

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En rose, des ongles à sa combinaison ailée, cette Suissesse, qui connaît le prix de la vie, s’élance dans le vide.
Géraldine Fasnacht, sportive suisse, pratiquante de base jump, de wingsuit et de freeride en snowboard, photographiée à Paris en juin 2014. (Photo Mathieu Zazzo pour Libération)
publié le 10 août 2014 à 18h06

A 8 ans, elle se rêvait oiseau, planant dans l’azur. Ils sont nombreux les enfants qui, la nuit, en songe, prennent leur envol. Mais la petite Suissesse allait jusqu’à installer des cordes dans la maison et tirait des rappels pour atterrir sur le lit parental. A 34 ans, Géraldine Fasnacht a réalisé son rêve : elle surfe dans le ciel et côtoie les oiseaux. Le 7 juin, après une nuit sous tente et une longue ascension dans la neige, c’est du sommet du Cervin, à 4 478 mètres d’altitude, qu’elle a déployé sa drôle de combinaison ailée, sa «wingsuit». Deux minutes de vol et l’ouverture du parachute pour atterrir au-dessus de Zermatt.

Quinze jours après cette première mondiale, rendez-vous chez elle, dans le Valais. On l'accompagne au sommet d'une falaise qui offre un panorama unique sur la plaine du Rhône, pour l'un de ses sauts quotidiens. Après avoir vérifié le pliage, minutieusement effectué la veille, de son parachute et de son extracteur, elle glisse ses longs cheveux blonds sous un casque rose grenat, enfile la combinaison qui la profile en Batwoman girly, aussi rose que ses ongles. Couleur que la pétroleuse revendique. «Je fais des sports de garçon depuis toujours mais j'aime être féminine !» Détendue, souriante, elle s'approche du bord de la falaise. Ultimes vérifications, et c'est parti. Elle bascule dans le vide, ailes déployées, s'envole dans un souffle léger. A 150 km/h, l'oiseau rose pique vers la terre, s'enroule au bord de la falaise et échappe au regard.

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