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Tancrède Melet et Julien Millot. Lignes de vide

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Ces deux ex-ingénieurs forment un duo funambule des plus créatifs sur les sangles qu’ils installent en altitude.
Tancrède Melet et Julien Millot, durant le festival de sports extrêmes Natural Games, à Millau, le 26 juin. (Photo Nanda Gonzague. Transit)
publié le 11 août 2014 à 18h06

Face au causse du Larzac, entre les falaises qui surplombent les vertigineuses gorges de la Dourbie, des sangles colorées sont tendues. Pieds et torse nus, les bras en balancier, un garçon marche sur l'une d'elles, fétu oscillant entre ciel et vide. Soudain, il tombe, la bande élastique claque, et le funambule pend au bout du «leash», la corde qui relie son harnais à la sangle. Assis sur les rochers, Tancrède Melet, 31 ans, chapeau de paille, bermuda et bretelles sur débardeur, rigole de la méprise de la journaliste. «Si tu es venue voir un sport extrême, à risques, c'est raté !» La pratique de la highline, la traversée sur une sangle éloignée du sol, est «très sécurisée si on respecte les règles». «Les montagnes russes en toute sécurité !» renchérit Julien Millot, 33 ans. Tu peux te faire très peur mais sans te faire mal.»

On ne s’aventurera pas à vérifier, mais il n’y a pas maldonne : si on est venue aux Natural Games, le festival des sports outdoor à Millau, c’est bien pour rencontrer ce duo frondeur. Parce que ces cascadeurs du ciel sont des énigmes lumineuses, qui flirtent avec la verticalité et le risque, explorent des sensations limites, inventent d’absurdes et poétiques acrobaties, mêlant highline, «base jump», saut pendulaire, escalade, alpinisme et arts du cirque. Des voltiges insolentes questionnant, à la façon des Monty Python, le sens de la vie.

Qu'ils marchent sur une sangle en solo, c'est-à-dire sans leash, en trompe-la-mort,