C’est quand même l’histoire d’une médaille d’or annoncée. Mercredi soir, peu avant 22 heures, le sprinteur tricolore Jimmy Vicaut doit succéder à Christophe Lemaitre sur la plus haute marche du podium du 100 mètres, ses 9"95 réalisées le 18 mai à Aix-les-Bains le mettant en principe au-dessus d’une adversité qui se réduit à son compatriote qui, faut-il le rappeler, n’est plus descendu sous les 10 secondes depuis trois ans, et au Britannique James Dasaolu (10"03 cette saison).
A l'entendre, Vicaut est arrivé à Zurich «comme un mec qui va courir les séries», ajoutant que «le statut de favori ne le concerne pas». Une posture étonnante pour un athlète qui explosa le record de France début juin (9"89 à Eugène dans le cadre de la Ligue de Diamant) même si le vent, trop puissant, empêcha l'homologation du chrono. Le natif de Bondy s'est cependant expliqué là-dessus : «Je ne suis plus dans l'excès comme avant, où j'aurai dit : "Je suis sûr d'aller en finale et je vais aller faire un podium." Là non.»
Comprendre ce cheminement, c'est rentrer dans l'esprit de l'athlète, c'est-à-dire dans ses fragilités. Blessé aux ischio-jambiers fin juin lors des championnats d'Europe par équipe de Brunswick (Allemagne), Vicaut a commencé par dire que «c'était mort» pour Zurich. Avant les séries de mardi, il n'avait pas couru en compétition depuis cinquante-deux jours.
Réaliste. Or, le sprinteur annonçait dès son titre de champion