Menu
Libération
Billet

Le sélectionneur de l’Italie à la botte de Puma ?

Article réservé aux abonnés
publié le 15 août 2014 à 19h46

Nommé jeudi à la tête de la sélection italienne de foot, Antonio Conte a été instantanément la source d’une polémique d’un genre nouveau : plus de la moitié des 3,2 millions d’euros annuels touchés par l’ancien coach de la Juventus au titre de salaire seront en effet versés par un équipementier, Puma, sponsor de la Nazionale. On y est : une entreprise privée paye le salaire du patron d’une sélection, ce qui traduit un affaiblissement du secteur public (un phénomène qui, pour n’être pas réductible au foot, n’avait aucune chance de l’épargner à terme), tout en plaçant le sélectionneur sous la tutelle d’une multinationale ; le salaire étant le plus sûr lien d’assujettissement connu à ce jour. Le conflit d’intérêts est clair. Si Puma équipe la Squadra Azzurra, l’entreprise allemande n’a pas tous les potentiels aspirants à la sélection sous contrat. Or, le fait de porter le maillot bleu azur a une double incidence : immédiate sur la visibilité du joueur (qui est aussi la visibilité de son sponsor), et, à court terme, sur la valeur de ses contrats. Un entraîneur payé par un sponsor pourrait alors avoir un intérêt à favoriser un joueur sous contrat avec le même sponsor, ou décider de le ménager si celui-ci est la tête de pont d’une campagne de publicité enclenchée au même moment : on a par exemple hâte de voir comment Conte va gérer le cas épineux de son attaquant Mario Balotelli, qui a quitté Nike pour l’équipementier allemand en décembre. A propos, quand il était manager de l’équ