Dites, les gars, c'est quoi au juste le freefly ? Vincent Reffet, moitié du binôme volant Soul Flyers, nous explique la chose : «Tu vois le rêve quand tu tombes du haut d'une falaise ? Tu vois la sensation que ça te fait ? Ben, c'est ça !» Le cœur qui remonte au cerveau, l'estomac en vrac, l'impression qu'on va mourir écrabouillé, tout ça ? On voit bien, oui. On n'aime pas trop. Eux, ils kiffent grave. Frédéric Fugen et Vincent Reffet, alias Fred et Vince, passent leur vie en l'air. En chute libre (ils sont triples champions du monde de freefly), en wingsuit (la combinaison ailée qui fait ressembler à une chauve-souris fluo sous amphètes), en base jump (les sauts kamikazes depuis un pont, un immeuble, une grue, une falaise), en speed riding (du parapente à skis)… bref, tout ce qui vole et qui vole vite. Un truc de grand malade, se dit-on en pauvre bipède froussard cloué au sol.
Les deux oiseaux sont sans doute un peu perchés, à l'évidence monomaniaques, mais on leur trouve les quatre pattes solidement ancrées sur terre. Sur le plancher des vaches haut-savoyard, pour être précis, où ils vivent encore entre deux sauts au bout du monde. Ils se sont envolés à peine sortis du nid. Avec des pères parachutistes - l'un, moniteur, l'autre, parachutiste d'essai -, c'était du tout vu. Côté maternel, l'une est dans l'informatique, l'autre, secrétaire médicale. A l'arrivée, deux petits gars sympas qui parlent d'une même voix. Même discours «on