Al’image de l’Américaine Katie Ledecky, âgée de 17 ans et détentrice des records du monde des 400 m, 800 m et 1 500 m, et vainqueur du 200 m et 800 m jeudi, lors des Championnats pan-pacifiques à Gold Coast (Australie), les nageurs arrivent de plus en plus tôt sur les podiums mondiaux. Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et épidémiologique du sport (Irmes), analyse le phénomène.
Comment expliquer que les nageurs et nageuses sont performants de plus en plus jeunes ?
C’est une donnée sur laquelle on travaille, mais il y a encore beaucoup d’inconnues. D’autant que Katie Ledecky, qui s’annonce comme le Michael Phelps de la natation féminine, est un ovni statistique. La préparation physique des nageurs commence de plus en tôt, ce qui peut être une explication. On les met dans le bain du professionnalisme dès l’adolescence, ce qui permet des carrières beaucoup plus longues.
Quelle est la norme statistique, alors ?
D’après nos études, les nageurs, comme les coureurs, arrivent à maturation aux alentours de 24-25 ans. On parle là des hommes, car les femmes possèdent toujours un ou deux ans d’avance dans leur développement. Il est intéressant de voir que plus les nageurs sont jeunes, plus ils sont attirés vers des distances longues. Au contraire, avec l’âge, ils se concentrent sur des distances courtes. On peut prendre l’exemple de Frédérick Bousquet, qui est dans ce cas-là. Néanmoins, des sportifs comme Florent Manaudou ou Yannick Agnel y arrivent très tôt. Mais si l’on regarde les meilleures performances mondiales depuis dix ou quinze ans, on se rend vite compte que les plu