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Interview

«Quand on prend de l’âge, on voit la blessure comme un moyen de souffler»

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Le rugbyman Dimitri Szarzewski, capitaine du Racing Métro, fait sa rentrée dans le Top 14
A droite, Dimitri Szarzewski le 16 novembre 2013 au Havre. (Photo Damien Meyer. AFP)
publié le 22 août 2014 à 18h36

Victime d’une luxation latérale de la cheville en mars ayant nécessité une opération, Dimitri Szarzewski, 31 ans, va faire son retour sur les terrains du Top 14 ce week-end. Le capitaine du Racing Métro, dont la blessure n’est qu’une étape de sa longue carrière, explique comment les jeunes joueurs sortis de centres de formation abordent différemment le sport aujourd’hui.

Petit, qu’est-ce qui vous a attiré dans le rugby ?

Je n’y pensais pas du tout, j’ai commencé par le judo. C’est un collègue qui pratiquait le rugby qui m’a convaincu. Il me l’a vendu comme une discipline ressemblant au judo, mais en équipe. On fait des déplacements en bus, chaque match est une fête. J’ai donc essayé, puis j’ai retrouvé ce que mon pote m’avait dit, du coup j’ai continué.

Quand vous avez débuté, qu’est-ce qui vous a marqué en premier ?

Gamin, c’est le physique et le combat que demande ce sport.

Comment appréhende-t-on ce côté physique, alors que son propre corps est encore en construction ?

Le rugby est un sport de combat et de contact, donc il faut aimer ça. Jeune, on n’est pas musclé, donc on joue plus avec son envie.

Certains ont été écartés à cause du physique…

Oui, il y en a, mais ceux qui ont peur de s’engager généralement compensent avec leurs forces techniques. Après, on n’échappe pas au conflit. On le voit dès le début, ceux qui n’aiment pas ça ne font pas un an dans le rugby, même au plus bas niveau.

On monte les échelons, un jour on intègre un vestiaire professionnel… quel accueil a-t-on ?

Au début, c’est très impressionnant. On a l’appréhension de côtoyer ceux qu’on regardait à la télévision. Il faut un temps d’adaptation pour se dire qu’il n’y a plus de barrière entre eux et nous. Au début, on est très à l’écoute des anciens. On ferme notre gueule, on se fait tout petit.

Comment passer le cap entre le petit jeune de l’équipe et le joueur indiscutable ?

Le terrain, le terrain et toujours le terrain, c’est la règle