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Libération
Reportage

OM : Bielsa, droit et brut

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Première victoire pour Marseille (0-1), samedi à Guingamp. Le discours franc et les méthodes du coach argentin déconcertent.
publié le 24 août 2014 à 19h46

Il pose pour un smartphone aux côtés d’une fillette flanquée d’un maillot rouge et noir. Sourire de cire, sourire quand même. Il griffonne sa signature, un «MB» généreux mais évanescent, parmi d’autres autographes sur la feuille de match d’un ado. Dont, paternaliste, il enserre l’épaule.

Puis, survêtement un peu lâche, ordinateur en bandoulière et sac plastique à la main, il s'engouffre, rincé, dans le bus de l'OM. Marcelo Bielsa, le nouvel entraîneur argentin qui a transformé depuis deux mois la Commanderie en cocotte-minute, a gagné un peu d'air frais samedi : 1-0 sur la pelouse de l'En Avant Guingamp. Première «clean sheet» (pas de but encaissé) à l'extérieur depuis onze mois. Première démonstration qui donne le change, mais ne change pas la donne : «El Loco», 59 ans, semble se vouloir et se vivre en coach nanti d'un perpétuel sursis. «L'entraîneur dit qu'il va rester et peut partir demain, lâchait-il avant match. Et le président dit qu'il te garde, et te vire après.»

«Gagner procure toujours de la joie et de la tranquillité», a expédié l'ex-mentor des sélections argentine et chilienne après coup, samedi. Une antiphrase tant Bielsa, en Pessoa du football, donne le sentiment d'écrire au quotidien un livre de l'intranquillité. Après un maigre point en deux matchs (3-3 à Bastia, défaite à domicile 0-2 contre Montpellier), l'autopsie d'un «début de saison raté» a alimenté la chronique du ballon rond. On le dit autoritaire, impossible à approcher par l