Voila, c'est fini. Luzenac (650 habitants en Ariège) ne jouera pas en Ligue 2. Jeudi, le tribunal administratif (TA) de Toulouse a fermé la porte : le petit Poucet amateur ne s'invitera pas dans la cour des grands, faute de «doute sérieux quand à la légalité» du veto de la Ligue de football professionnel (LFP), arbitre des (in)élégances du foot business.
Judiciairement correcte, la décision du TA renvoie la LFP à sa proverbiale impartialité : n’étant pas une instance de jugement, elle peut adouber ou exclure selon des critères qui lui sont propres - subjectifs en diable, la non-admission de Luzenac permettant de repêcher le club de Châteauroux cher à Michel Denisot. La Ligue a d’abord brandi un prétexte budgétaire, retoqué début août par le TA car le président actionnaire de Luzenac, Jérôme Ducros, sponsor du club de Toulouse (TFC), avait promis de basculer 900 000 euros du TFC au LAP (Luzenac Ariège Pyrénées). Dans ce premier épisode, la LFP avait dû verser 1 200 euros de frais de justice à Luzenac - une paille pour elle.
Elle avait ensuite sorti de son chapeau la question du stade : Luzenac jouait à Foix (3 000 places) mais envisageait de le faire à Toulouse (16 000 places à Ernest-Wallon, dédié au rugby). Seulement, les hiérarques du ballon rond estiment indispensable d'instaurer la vidéosurveillance, absente en ovalie. Le serpent se mord la queue : Luzenac demande à être admis en Ligue 2 pour engager les travaux, la LFP exige les travaux pour l'admettre… Président