Incroyable, improbable, historique, magnifique… Les commentateurs de la chose tennistique ont feuilleté dans tous les sens leurs dictionnaires de rimes et de synonymes pour évoquer la finale de l’US Open qui opposera ce lundi soir (23 heures) Kei Nishikori à Marin Cilic, tombeurs respectivement en demi-finale du numéro 1 mondial Novak Djokovic et de Monsieur Tennis, Roger Federer, en provoquant probablement au passage des envies de suicide chez certains bookmakers.
Ni le Japonais de 24 ans, 11e mondial, ni le Croate de 25 ans, numéro 16, n’ont déjà atteint une finale en Grand Chelem, ces matchs à l’oxygène raréfiée, où le novice s’expose à différents symptômes : tétanie des jambes, paralysie du bras, liquéfaction du cerveau. De ce point de vue-là, leurs coaches, Michael Chang pour Nishikori et Goran Ivanisevic pour Cilic, qui affichent un palmarès étrangement semblable en majeur de 4 finales pour une victoire (1), auront sans doute passé l’essentiel de leur temps depuis samedi soir à leur asséner qu’une finale est un match comme les autres. Non, ce soir à l’issue de la rencontre, ce sera le plus beau jour de la carrière du vainqueur quand le vaincu, inconsolable, se demandera si une telle conjonction (absence de Nadal, concentration aléatoire et physique incertain de Djokovic…) se représentera.
Kei Nishikori, le programmé
1,78 mètre pour 70 kilos. Autant dire qu’au royaume des golgoths, il fait figure de freluquet. Le Japonais compense son manque de puissance par un jeu de jambes d’une rapidité et d’une