Fin juin, Laurent Bénézech, ancien international de rugby et consultant, était jugé pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris. Il est poursuivi par Provale, le syndicat des joueurs pros, pour avoir dénoncé le dopage dans le rugby. Bénézech est-il un «lanceur d'alerte», comme il se définit, ou un «éclaireur pas éclairé», comme a raillé un avocat ? Le jugement est attendu ce vendredi.
Vous vouliez profiter du procès pour porter un message. Avez-vous réussi ?
Ce n’est pas moi qui ai voulu ce procès, c’est Provale. Mais face à une certaine politique de l’autruche dans le monde du rugby, cette procédure est devenue mon mode d’expression. J’étais obligé de me défendre et la meilleure défense, c’est l’attaque. J’ai donc voulu en faire le procès de l’inconscience du rugby. J’aurais préféré que le débat se fasse de manière plus naturelle. Mais il ne s’est jamais enclenché. C’est dommage. On peut me reprocher beaucoup de choses à partir du moment où l’on m’apporte des preuves pour me contredire. Mais il n’y a aucune réaction en face, je monologue.
Au cours du procès, vous avez mis en cause certains joueurs. Ont-ils réagi ?
J'avais apporté des pièces au juge [notamment des photos de joueurs, censées montrer une transformation physique suspecte, ndlr]. Elles étaient non publiques. Ce qui est fantastique, c'est que le capitaine de l'équipe de France [Thierry Dusautoir] a été mis en avant par l'avocat de Provale. Il a utilisé une pièce de mon dossier dans sa plaidoirie pour crier au crime de lèse-majesté et dire que je devais être condamné. Les journalistes ont repris le nom de ce joueur, l