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portrait

Jean-Christophe Péraud. Selle suffit

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Deuxième du Tour de France, ce coureur, et ingénieur, très régulier, n’est ni capteur de lumière ni avide d’exposition médiatique.
Jean-Christophe Peraud, chez lui à Villeurbanne, le 18 septembre. (Photo Sébastien Erome. Signatures)
publié le 25 septembre 2014 à 19h46

La 17e étape du Tour de France vient de se terminer et Jean-Christophe Péraud, homme du jour côté tricolore et futur deuxième sur les Champs-Elysées, se fait attendre. Depuis trente bonnes minutes, la presse et le public patientent derrière la ligne d'arrivée, au sommet de ce col pyrénéen. Soudain, le gaillard apparaît. Assis sur sa selle, il dévale la pente. Une vingtaine de journalistes le prend en chasse pour obtenir quelques mots. 400 mètres plus bas, voilà le Péraud coincé contre une barrière. Il va devoir raconter sa journée. Sauf qu'il n'en a rien à faire : il enjambe l'obstacle vélo à la main, et déguerpit vers la vallée.

Six semaines plus tard, on arrive enfin à coincer le fuyard. «Désolé, mais vous n'êtes pas les premières personnes que j'ai envie de voir à l'arrivée. Je préfère être un peu tout seul et que ça redescende tranquillement», argumente-t-il, posé dans le fauteuil d'un hôtel de transit de l'aéroport de Roissy. Les questions postcourse l'emmerdent ? Il le dit cash. Il n'a pas envie de répondre ? Il lâche péniblement trois mots, histoire de décourager son interlocuteur. L'interview n'a pas encore commencé qu'il prévient. «J'ai hésité à vous rencontrer», dit-il. La faute à un papier paru dans Libé dix ans plus tôt, qui ne «reflétait pas [sa] pensée».

Avant sa performance estivale (premier podium français sur le Tour depuis Virenque en 1997), il a toujours été présent dans les albums photos du vélo de haut niveau.