Des gouttes ruissellent sur sa barbe rousse, son visage vire rubicond : pourtant, il n’a pas eu si chaud que cela. En trois sets, le numéro 1 mondial, Camden Riviere, 27 ans, vient de se qualifier pour les demi-finales de l’Open de France de jeu de paume. Les gamins accourent : autographes, selfies… Codes contemporains contre sport ancien, l’éternel combat du jeu de paume depuis des lustres.
En France, ce sport reste dans l'imaginaire comme un fugace instant de nostalgie, une photo passée et jaunie. On n'oublie pas qu'il est le père des autres jeux de raquette : le «sport des rois» et «le roi des sports». Pêle-mêle : Louis X, François Ier, Henri IV, Louis XIV…
Carreaux. Les monarques en étaient fous. Et pas que : «Au XVIe siècle, tout le monde y jouait, détaille Gil Kressmann, l'organisateur de l'Open, fils et petit-fils de paumiers. Il y a même des décrets qui ordonnaient aux étudiants d'arrêter de jouer, car ils séchaient les cours. Rien qu'à Paris, il y avait 250 terrains de paume.»
Aujourd'hui, il ne reste que deux carreaux praticables en France, à Paris et à Fontainebleau. «Celui de Bordeaux est en travaux et il y a des pistes pour récupérer celui de Pau», glisse Gil Kressmann. Difficile de voir à long terme, mais la structure parisienne survit avec ses 100 joueurs - un tiers des 300 recensés en France.
Dans le monde, il y a un peu moins de 10 000 licenciés. La paume trouve son salut dans