Voilà deux jours que cela dure, que cela va crescendo et qu'on ne s'en lasse pas : des milliers de gens qui scandent «You-rope! You-rope!» en agitant le drapeau bleu aux douze étoiles jaunes. La chose se passe au milieu de l'Ecosse, près de Perth, et l'Europe qu'on acclame est celle du golf. Douze Européens d'un côté, douze Américains de l'autre, trois jours de défis qui suscitent l'enthousiasme du public très international accouru en Ecosse : c'est la quarantième édition de la Ryder Cup.
L'équipe d'Europe (on n'écrit pas ces deux mots accolés sans se pincer) est composée d'un Danois, trois Anglais, un Suédois, un Espagnol, un Ecossais, un Allemand, deux Nord-Irlandais, un Gallois et… un Français : Victor Dubuisson. Ce garçon de 24 ans est le nouvel espoir national dans une discipline où la France brille rarement. D'où la faible audience de ce sport de ce côté-ci de la Manche.
«Questions nulles»
Les autorités françaises du golf aimeraient bien que Dubuisson devienne le Yannick Noah des greens. Mais ce n'est pas le candidat idéal : le jeune Cannois a surtout envie de bien jouer, de s'amuser, de rester concentré et d'envoyer péter les journalistes, triste tribu qui pose des questions idiotes. Lors du dernier Open britannique, il a ouvert la discussion avec la presse française par cette jolie formule : «Allez-y, posez-les vos questions nulles.» C'est vrai, ça : pourquoi, dès la sortie du green, se