Le sol écossais a été ce week-end le théâtre verdoyant de trois anomalies majeures, dont on ne sait si elles sont liées. Une : pendant trois jours, des dizaines de milliers de personnes ont agité des drapeaux bleu azur frappés d'étoiles dorées en scandant «Yourope ! Yourope !» (avec l'accent). C'était sur le parcours de Gleneagles, entre Perth et Stirling. L'Europe ainsi célébrée était celle du golf, puisqu'il s'agissait de la quarantième édition de la Ryder Cup, manifestation qui oppose tous les deux ans douze des meilleurs golfeurs américains à douze des meilleurs Européens.
Deux : l’Europe a facilement dominé les Etats-Unis, 16,5 à 11,5. Et trois : un Français s’est distingué en apportant des points précieux. Commençons par cette singularité, qui n’est pas la moindre.
«Nulles». Dans l'équipe européenne ; un Danois, trois Anglais, un Suédois, un Espagnol, un Ecossais, un Allemand, deux Nord-Irlandais, un Gallois et un Français, donc : Victor Dubuisson. Ce garçon de 24 ans est le nouvel espoir national dans une discipline où la France brille rarement. C'est une des raisons de la faible audience du golf de ce côté de la Manche. Dubuisson, qui succède à Van De Velde et Levet en équipe de Ryder Cup, a vite appris le métier : il est devenu ce week-end le premier golfeur de l'Hexagone à gagner deux matchs en Ryder Cup. Et il maîtrise désormais les 150 mots anglais qu'il faut savoir, en salle de presse, débiter à l'endroit comme à l'en