Eric Abidal, 35 piges et mille vies, donne rendez-vous en ce début d'automne à Vouliagmeni, une petite commune huppée en bord de mer. On se retrouve dans le seul palace quasi désert de la ville située à 20 kilomètres d'Athènes. Regard fixe, le défenseur de l'Olympiakos-Le Pirée a un côté charmeur qui saute aux yeux. Il ne fait pas la moindre manière quand il doit s'exécuter devant l'objectif du photographe, ni au moment de se mettre à table : «Je suis prêt à répondre à toutes vos questions, sauf sur la politique. J'ai un avis mais je ne tiens pas à attiser la polémique.» Et prévient qu'il laissera passer un silence à chaque fois qu'un sujet sociétal sera abordé.
Knysna et les frangins. La grève des Bleus, lors du Mondial 2010, reste une profonde balafre dans le dos du foot français. Eric Abidal sirote son cappuccino et évoque Knysna avant même la finale du Mondial 2006 ou sa non-sélection au Brésil, l'été dernier, qui aurait pu le réhabiliter aux yeux des rancuniers. Il conteste la version officielle et médiatique qui voudrait qu'Anelka ait lancé à Domenech «va te faire enculer, sale fils de pute !» Serein, il raconte : «Nicolas Anelka a subi un mauvais traitement de la part de personnes qui dirigent le football mais qui ne nous comprennent pas. On ne pouvait pas l'admettre. La grève ? On aurait pu l'éviter en communiquant mieux. Mais le coach a refusé de nous parler alors qu'on était en recherche de mots,