Le printemps du football français ? Bien que minée par des problèmes plus ou moins existentiels - violences de supporteurs, arbitrage, déficit des clubs cumulé à hauteur de 202 millions d'euros selon l'Equipe - qu'elle n'a ni le pouvoir ni la volonté de résoudre, cette bonne vieille Ligue 1 a trouvé le moyen d'offrir dimanche une affiche d'enfer : un Lyon-Marseille opposant deux formations en pleine bourre, qui font depuis un mois pleuvoir des wagons de buts sur l'opposition domestique. On laisse l'entraîneur phocéen Marcelo Bielsa sur sa glacière et l'OM à son pressing bestial pour s'attarder sur les gones, quatrièmes à 8 points d'André Ayew et consorts.
L’homme : Gourcuff dans l’ascenseur
Yoann Gourcuff retrouve à la fois les terrains, l'usage de la parole publique et - fait exceptionnel - le goût de ne pas parler pour ne rien dire. Dimanche, après le carton (5-1) devant Montpellier, il s'est dit satisfait de voir ses coéquipiers «se réjouir pour [lui]», auteur de deux buts : manière de dire qu'il a le vestiaire de son côté, après avoir soigné son image en dehors en acceptant une baisse de salaire - autour de 7 millions d'euros par an - à quelques mois de la fin de son contrat. On a souvent souligné ici les zones d'ombre du joueur ; son individualisme foncier - attisé par une défiance envers l'environnement du foot, ce que l'on peut comprendre - mâtiné d'un côté calculateur, qui a parfois valu au journaliste de passage