Thomas Coville est le prince des challenges. A 46 piges, ce marin estampillé Sodebo depuis près de quinze ans est atteint d'une boulimie incurable. Huit records en solo et deux en équipage, sept tours du monde dont cinq en multicoque, deux en monocoque, trois en solitaire et quatre en équipage, dont la Volvo Ocean Race en 2012 avec Franck Cammas sur Groupama 4. Ce champion toutes catégories s'est découvert une nouvelle façon de flirter avec les limites : se mesurer à la montagne. «Je suis allé faire l'Aiguille verte. Quand tu reviens de là, tu te dis que t'es capable de tout.» En montagne, il réussit à se mettre dans le rouge techniquement, physiquement et mentalement. Comme en solitaire sur l'eau. «En montagne, je suis un peu au-dessus de mes moyens et ça me fait décrocher du bateau, dit-il. C'est le seul endroit où je trouve un véritable silence avec le même engagement physique. Je suis un obsédé et j'adore vivre comme ça. C'est épuisant mais je ne m'arrête jamais !»
Houleux. Pour sa cinquième participation à la Route du rhum (une victoire en 1998), Coville a planché longtemps avant d'acquérir Géronimo, l'ancien bateau d'Olivier de Kersauson, sur lequel il avait embarqué en 1997 pour décrocher son premier trophée Jules-Verne (il remportera le second en 2010 avec Cammas). Et si les souvenirs houleux de cette époque ne sont pas tout à fait effacés (Kersauson l'avait détaché aux sacs p