Menu
Libération
Interview

«"Spindrift" peut gagner, mais il n’est pas dit que ce sera l’arme absolue»

Article réservé aux abonnés
Route du Rhum 2022dossier
Vincent Lauriot-Prévost, architecte de sept des huit bateaux de classe «Ultime» :
Spindrift 2: 40 mètres de long, 41 mètres de haut, 21 tonnes et 804 mètres carrés de voile (Photo Damein Meyer. AFP)
publié le 31 octobre 2014 à 20h46

Tous les bateaux vainqueurs depuis 1990 sont sortis des mains de Vincent Lauriot-Prévost, architecte naval membre du cabinet VPLP, en compagnie de Marc Van Peteghem. Des huit Ultimes au départ, sept sont estampillés VPLP.

Comment la victoire de Cammas en 2010 a-t-elle transformé la course au large ?

A partir de 1990, la taille des bateaux a été limitée à 18 mètres en France et en Angleterre. Tous les grands bateaux qui avaient navigué dans les années 70 et 80, comme Club Méditerranée, Royale ou Tag Heuer, ont été bannis des courses en solitaire. Depuis quatre ans, la taille des bateaux est réouverte et il n'a pas fallu longtemps pour que quelques sponsors s'engouffrent dans la brèche. Lors de la précédente édition, certains bateaux relativement raisonnables avaient été conçus pour le solitaire (ceux de Sidney Gavignet, de Thomas Coville ou Francis Joyon). Franck Cammas, de son côté, a gagné après avoir transformé son trimaran pour l'utiliser en solitaire. Cette année, on a l'impression que le passage obligé pour gagner, c'est un bateau qui fait plus de 30 m et qui a une puissance de plus de 140 tonnes/m. Là-dessus se greffe un projet qui va au-delà de ce qu'on peut imaginer : celui de Yann Guichard, avec un bateau de 40 m, Spindrift, dont la puissance équivaut à un Groupama 3 en équipage.

Ces bateaux ne sont pas tous taillés pour ce genre de course…

Le tout est de savoir quelle limite on s'autorise. Et là, il y a un vrai pari sur la météo. Le bateau de Thomas Coville, celui de Loïck Peyron et les autres MOD 70 sont à peu près gérés dans toutes les manœuvres rencontrées.